samedi 5 janvier 2013

Vertige (Franck Thilliez)




Pour son dixième roman, on retrouve l'auteur dans sa fascination pour le psychisme humain. Cet ouvrage, tout comme les précédents, est emprunt de profondes réflexions sur la condition humaine. Pour ce dernier thriller, il mise sur un huis clos oppressant où les tabous sociaux doivent être remisés au placard. 
Une descente aux enfers perverse, entraînant le lecteur aux côtés de trois individus qui vont devoir se côtoyer dans une grotte hostile au milieu de nulle part. Les repères spatiaux-temporels sont bousculés au profit d'une intrigue déroutante. 
Jonathan Touvier est le premier à se réveiller dans cette grotte. Il n'a pas le temps de se demander pourquoi il se trouve là, immédiatement conscient d'être attaché, au poignet, par une chaîne qui limite ses mouvements à un périmètre restreint. Il se lève, sonde le peu d'espace qui l'entoure et découvre un autre homme, Michel, au physique imposant, portant un masque de fer.
Les deux personnages ne se connaissent pas et vont tenter d'expliquer la raison de ce cauchemar. Enfin, ils trouvent un troisième homme, celui-ci enchaîné à la cheville se prénommant Farid. Ensemble, ils vont arpenter les lieux dans la mesure du possible, compte tenu des entraves de Jonathan et de Farid.
Ils vont finalement trouver une lettre expliquant que même si Michel est libre de ses mouvements, son masque est équipé d'un détonateur qui peut se déclencher à tout moment s'il s'éloigne à plus de cinquante mètres de ses partenaires. Cela implique qu'ils ne sont donc pas seuls dans cette grotte …
Chacun possède inscrite sur son dos, une énigme différente, énigmes auxquelles ils vont devoir répondre tout au long du récit, à savoir « Qui sera le tueur ? », « Qui sera le menteur ? », « Qui sera le voleur ? ».
Au fil de l'histoire, ils vont progressivement se dévoiler afin de découvrir la raison de leur enfermement. La faim, la maladie et le froid vont peu à peu prendre le dessus, renvoyant à des besoins primaires qui rappellent à tout moment que « l'homme est un animal comme les autres ».
Dans ce roman angoissant, l'âme humaine apparaît dans son plus simple appareil. Les personnages transmettent avec succès leurs angoisses au lecteur, le confrontant à une réalité dérangeante où les pulsions prennent le dessus.
Une fois de plus Franck Thilliez se joue de nous. La fin reste ouverte, sans réponse. Nous sommes ici loin de La chambre des morts ou de Fractures, qui restent des incontournables du genre. L'intrigue, qui se veut portant originale, se perd dans des méandres de détails glauques et nauséabonds qui mettent mal à l'aise le lecteur face à l'immondice du genre humain.


Ma note : 4/5

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